Session budgétaire de décembre 2021

Compte-rendu de la session départementale du 13 au 17 décembre 2021

Le vote du budget est le temps fort de toute collectivité locale. C’est lors de cette séance que sont exposés, débattus puis votés les projets portés par l’exécutif issu de la majorité. Les conseillers ont alors la possibilité d’exprimer une parole politique différente, voire de s’opposer au budget d’une collectivité si leur désaccord avec l’exécutif est trop grand. Dans ce cas, ils et elles font partie de l’opposition. C’est le cas du groupe La Vienne en transition au Conseil départemental de la Vienne, seul groupe d’opposition de gauche et écologiste à la majorité de droite.

Lors de cette session budgétaire, les élu·e·s La Vienne en transition ont exprimé une autre vision pour le Département, plus solidaire et davantage investi sur les questions sociales et environnementales. Leurs propositions n’ayant pas été retenues, ils et elles ont voté contre ou se sont abstenu·e·s sur différentes parties du budget 2022 pour le Département.

Le groupe des élu·e·s La Vienne en transition est le seul groupe d’opposition à la majorité départementale de droite.

Voici les principales prises de position des élu·e·s La Vienne en transition, classées par commissions sectorielles.

Aménagement du territoire et développement durable

Les élu·e·s se sont abstenu·e·s sur le Budget Climat et Développement durable (n°1) et sur le Budget Agriculture et ruralité (n°4). Au regard des enjeux auxquels font face nos milieux naturels et agricoles, les mesures envisagées par le Département sont parfois intéressantes mais elles sont très nettement insuffisantes, de même que les budgets qui leur sont alloués. L’urgence environnementale (climat et biodiversité) doit irriguer toutes les politiques publiques et non pas se résumer à du saupoudrage. De même, c’est à une réelle transformation de l’agriculture que le Département doit participer et qu’il doit impulser, pour que les habitants bénéficient d’une alimentation saine et locale.

Les élu·e·s votent sans réserve pour le dispositif ACTIV (Accompagnement des Communes et des Territoires pour l’Investissement dans la Vienne) qui permet aux communes de réaliser des projets d’investissement (n°5) mais s’opposent aux contrats de développement avec certaines communes seulement (n°7) qui est une survivance d’un ancien dispositif et qui introduit une iniquité entre les communes. Les élu·e·s proposent de réaffecter ce budget à la préservation des Espaces naturels sensibles (ENS) du département qui manque cruellement de moyens.

Grégory Vouhé sur le budget climat et développement durable.

Les élu·e·s ont également pris position en faveur du moratoire contre l’éolien (n°2). En effet, bien que le développement de cette énergie renouvelable soit intéressant pour diversifier les sources d’énergie, les élu·e·s reconnaissent le caractère anarchique des installations et le besoin d’une stratégie nationale. Une meilleure répartition des parcs éoliens est nécessaire.  Pour produire une énergie à prix abordable et pour en finir avec la précarité énergétique, un service public de l’énergie s’impose.

Également dans cette commission, l’inscription de crédits pour l’aéroport de Poitiers-Biard (n°8) à laquelle les élu·e·s se sont opposé·e·s. Le Département n’a pas à perfuser une activité polluante, de dumping social et fiscal, au motif fallacieux de l’attractivité du territoire.

En matière d’aménagement numérique (n°9), le déploiement de la fibre continue de se mettre en œuvre dans tout le département. Un réel effort quant à l’inclusion numérique doit se poursuivre car elle concerne un grand nombre d’usagers. La frontière du numérique et du social est une préoccupation liée à la fois au milieu rural et au milieu urbain, il ne faut surtout pas que la fracture numérique s’accentue. Une vigilance importante doit être portée pour la cohésion sociale et pour homogénéisation du territoire.

Solidarités, action sociale

S’ils soutiennent sans réserve certains projets (comme le Contrat de Santé Mentale de la Vienne, n°18), les élu·e·s sont intervenus sur plusieurs délibérations emblématiques : Solidarité avec les personnes âgées (n°10), Solidarité avec les personnes en situation de handicap (n°11), Action sociale (n°12), Protection de l’enfance (n°13), Plan Santé (n°17), Insertion et retour à l’emploi (n°19). En effet, pour ce qui concerne ces compétences centrales du Département, vitales pour de nombreux·ses habitant·e·s de la Vienne, l’ambition de solidarité n’est pas au rendez-vous. Quand l’exécutif annonce l’augmentation des budgets sociaux du conseil départemental, c’est parce qu’il y est contraint ! Cependant, il s’en excuse presque et se limite au strict nécessaire. On ne peut certes pas attendre la même chose d’une majorité de droite et d’une majorité de gauche et écologiste sur ces questions !

Florence Harris sur le Plan Santé.

Les élu·e·s ont donc réaffirmé leurs différences fondamentales avec la majorité de droite à l’occasion du vote de ces délibérations. En cause, notamment : le manque de moyens pour la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) et la cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP, signalement d’enfance maltraitée), la faiblesse du point GIR dans la Vienne (qui détermine le montant des aides aux personnes âgées dépendantes), l’aide d’urgence dont le budget reste malheureusement stable alors qu’on peut anticiper une augmentation des besoins, le traitement des mineurs non accompagnés (MNA),ou encore l’accès aux droits des personnes en parcours d’insertion. Parmi leurs propositions, les élu·e·s La Vienne en transition demandent un véritable plan d’urgence pour la MDPH avec l’embauche immédiate de 5 personnes.

De plus, les élu∙e∙s de La Vienne en transition ont proposé d’arrêter de dilapider de l’argent public pour des mesures inefficaces censées lutter contre les déserts médicaux (n°17). L’implantation de centres publics de santé, pour un budget d’investissement de 400 000 € chaque année, pendant 5 ans, permettrait de répondre à la demande de certains professionnels de santé d’exercer leur profession de manière différente tout en répondant aux besoins de la population.

Education, Jeunesse, Epanouissement

Dans cette commission, les élu·e·s se sont opposé·e·s à la politique touristique (n°39) et au budget annexe Futuroscope – Palais des Congrès – Arena du Futuroscope (n°41) qui traduisent une vision artificielle et marketing du tourisme sur notre territoire. Les élu·e·s estiment qu’il est possible pour la Vienne d’être un territoire attractif en valorisant notre patrimoine culturel et naturel, sans pour autant créer de toutes pièces des installations très coûteuses essentiellement axées sur les loisirs consuméristes. Les élu·e·s déplorent également le traitement indécent réservé aux Archives départementales de la Vienne (n°37) qui font vraiment figure de parent pauvre par rapport aux autres départements. Davantage de moyens sont nécessaires pour mener à bien les missions des Archives et pour participer à valoriser notre patrimoine local et l’histoire riche de notre territoire.

Sarah Rhallab sur le Plan Jeunesse.

Les élu·e·s se sont abstenu·e·s sur le budget de l’Education (n°28) et sur le Plan jeunesse (n°31). La majorité départementale se désintéresse manifestement autant de la jeunesse que des solidarités envers les personnes en difficulté… Il est pourtant urgent de porter une véritable ambition pour notre jeunesse : rénovation énergétique des collèges, tarif de restauration scolaire au quotient familial (par réaffectation du budget actuel, donc sans dépense supplémentaire !), embauche de médiateurs dans les collèges, facilitation des stages de 3e, etc. Vivement un Plan jeunesse digne de ce nom !

Les élu·e·s se réjouissent de la dénomination du 35ème collège « Joséphine Baker ».

Finances

Les élu·e·s ont voté contre le budget de la Communication (n°59) car ils proposaient d’économiser moitié des dépenses relatives au magazine départemental et objets publicitaires ce qui a été refusé.

Une décision modificative du budget a été présentée afin de permettre la mise en œuvre de l’« avenant 43 » (DM n°3). Il s’agit d’une revalorisation des salaires pour le secteur de l’aide à domicile. C’est en soi une bonne nouvelle mais elle ne concerne pas tous les salarié·e·s du secteur et son financement est partiel et incertain à l’avenir. Les élu·e·s La Vienne en transition se sont abstenu·e·s sur cette décision modificative.

Ludovic Devergne sur le vote du budget primitif 2022.

Enfin, pour toutes les raisons évoquées précédemment et en raison de profondes divergences de vue concernant la gestion et l’avenir de notre département, les élu·e·s La Vienne en transition ont voté contre le budget primitif 2022, dont le montant total est de près de 550 millions d’euros.

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