Décision Modificative n°1 2025

Du lundi 16 au vendredi 20 juin 2025 a eu lieu la première Décision Modificative de l’exercice budgétaire 2025. Les élu.es Vienne en Transition ont défendu leur programme et leur position

Délibération 2 : Schéma Départemental unique des solidarités 2025-2029 :

Florence Harris a défendu la position du groupe sur cette délibération :

« Effectivement, c’est un beau document plein de bonnes intentions mais il n’y a rien de chiffré. Il n’y a pas d’estimation des financements. Des indicateurs ont été déterminés mais il n’y a pas d’objectifs chiffrés à atteindre. Serait-ce parce que vous savez d’emblée que vous n’aurez pas les moyens de les atteindre avec le peu de finances que vous y mettrez ?

Sur son processus d’élaboration, on ne peut que se féliciter que vous ayez fait participer de nombreux acteurs, usagers, associations , professionnels et même des jeunes de l’ASE. Mais dans ce dernier cas, il est précisé « HORS MNA « hors Mineurs non accompagnés ». Pourquoi ne les avez-vous pas interrogés ? Je peux vous dire qu’ils auraient beaucoup de choses à vous dire pour améliorer leur prise en charge. Seront-ils inclus dans le CDJ de la protection de l’enfance ? Et sommes-nous encore dans de l’affichage ?

Dans le domaine de la santé : toujours les mêmes actions, qui s’avèrent au bout de 16 ans complètement inefficaces. Par exemple, il y a plus de départs de médecins que de nouveaux installés sur les cinq dernières années. Dans la Vienne, avec 25% de médecins de plus de 60 ans au 1er janvier de cette année, cela ne va pas s’arranger avant longtemps. On sait que pour remplacer un médecin de l’ancienne génération, il en faut entre 1.2 et 1.5 médecins.

Je n’ai pas vu de réelle ambition dans le domaine de la prévention et de la promotion de la santé.

Vous privilégiez toujours le libéral pour les professionnels de santé, alors qu’environ 60% des médecins choisissent un exercice salarié lorsqu’ils s’inscrivent pour la première fois à l’ordre des médecins, 24 % font des remplacements et une partie du reste s’installe en libéral.

Enfin, pour ce qui est du social, il y a une véritable incohérence entre les intentions affichées et les délibérations : vous refusez par exemple de financer des projets relatifs à la parentalité ou à la prévention des violences intrafamiliales, au prétexte que ce ne sont pas des actions prioritaires. Alors que ce sont des thèmes prioritaires dans le schéma !

Si ce nouveau schéma unique des solidarités est dans la continuité de ce qui se fait actuellement, il est largement insuffisant pour faire face aux besoins de la population de la Vienne. On est encore dans le paraître, dans la communication.

Nous ne pouvons pas voter pour. »

Grégory Vouhé est également intervenu :

« À la suite de la lecture du courrier de la CPTS que je vous ai lu le mois dernier, concernant l’impossibilité de trouver un généraliste à Châtellerault, j’ai reçu beaucoup de témoignages de châtelleraudais : non seulement les généralistes ne prennent plus de nouveaux patients, mais l’accès aux soins est également impossible concernant la plupart des spécialistes : impossible de trouver par exemple un dentiste, un allergologue ou un cardiologue.

Et j’ai aussi une pensée pour les châtelleraudais qui ont perdu leur clinique.

Alors concrètement, vous allez continuer toujours les mêmes politiques comme si de rien n’était ? »

Florence Harris a ensuite fustigé les carences de l’Etat en matière de financement de la recherche, notamment contre le cancer. Elle a également évoqué la traque aux sans-papiers qui est en cours : « Le gouvernement, au lieu de dépenser de l’argent pour aller à la chasse aux étrangers, devrait le dépenser pour mieux les accueillir 

Florence Harris en séance

Délibérations 3, 4 et 5 sur le règlement des subventions au titre de l’action sociale, les actions collectives d’insertion sociale et le soutien aux associations et conventions au titre de la protection de l’enfance :

Florence Harris a dénoncé les décisions incohérentes de la droite départementale sur l’action sociale :

« Sur les prochaines délibérations qui attribuent des subventions, je vais faire une seule intervention. Et je vous annonce que nous allons nous abstenir.

Pourquoi ?

Parce que nous n’adhérons pas au rejet de certaines demandes, à la suppression de certaines subventions et à l’attribution de certaines autres. Et cela fait plus de dix ans que pour certaines associations, les montants sont les mêmes, cela revient donc à une baisse puisque le coût de la vie augmente, cela veut dire par exemple pour l’aide alimentaire que les associations peuvent prendre en charge moins de bénéficiaires.

Et permettez-moi de donner un exemple qui me semble absurde depuis des années. Et je ne suis pas la seule à le penser, des habitant·es de la Vienne nous ont fait part de leur indignation.

C’est l’événement autour des 500 Ferrari. Je n’ai jamais compris le concept : des gens qui n’ont pas les moyens de se payer une Ferrari payent pour aller admirer les véhicules des riches et assistent à un show aérien de moins de 10 minutes sous couvert d’une bonne cause : la recherche contre le cancer. Bon, ok, si ça plaît à des gens, pourquoi pas ?

Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi le CD verse une subvention de 5000 € à l’association organisatrice sport et collection. Cette somme correspond à seulement 0,6 % du budget total de cette manifestation qui s’élève à 870 000 €. En fait, chaque année, Monsieur le président, nous recevons un message de votre part dans lequel vous dites :  » Le Département de la Vienne aura un stand partagé avec le CHU de Poitiers, dans le pavillon « Cheval de Bataille » à l’entrée du Paddock. Vous pourrez y rencontrer des thérapeutes spécialisés dans le bien-être.

Je vous propose deux entrées avec accès au paddock pour une journée. Par ailleurs, vous pouvez vous positionner sur 1 baptême de piste, sous réserve de la faisabilité »

C’est bien cela ? 5000 € pour avoir un stand et faire un tour en Ferrari ?

Je préférerai que le département verse cette subvention à d’autres petites associations qui font vraiment un travail de fond auprès de la population. Plutôt que de nous payer un tour en Ferrari, aidez par exemple le centre familial qui souffre d’un déficit structurel et pour lequel vous avez refusé plusieurs subventions, comme l’aide à la parentalité et les vacances pour les familles à faibles revenus. 

Le groupe VET en séance

Délibération 7 sur la politique culturelle :

Grégory Vouhé a interpellé le président Pichon sur la baisse de la subvention à la maison de quartier SÈVE, déjà ridiculement basse :

« Lors de la dernière commission, j’ai soulevé le problème du montant de la subvention de la maison de quartier de Saint-Éloi, qui est deux fois moins élevé que celle de la Maison de la Culture et des Loisirs de La Roche-Posay. Un choix historique me répond-on.

C’est-à-dire que depuis une douzaine d’années, depuis sa création, la maison de quartier de Saint-Éloi est clairement défavorisée : l’an dernier, il lui était accordé moins du double de ce que reçoit son homologue.

D’évidence, un rééquilibrage s’impose donc.

Et je ne veux pas m’entendre dire que ce serait la porte ouverte à d’innombrables demandes d’augmentations diverses et variées.

Il suffit de décider de rééquilibrer sur les Quartiers prioritaires, ce que vous n’avez regrettablement jamais pris en compte concernant Saint-Éloi, qui est l’un des 6 quartiers prioritaires de la Vienne.

Mieux vaut tard que jamais. Ce n’est que justice.

Avez-vous, monsieur le président Pichon, la volonté d’être juste en décidant ce matin le réexamen de ce dossier ?

Ou préférez-vous laisser perdurer cette cruelle injustice dans le Département dont vous avez la responsabilité ? »

Grégory Vouhé en séance

Délibération 12 sur le Futuroscope :

L’accès au parc du Futuroscope étant bloqué par les agriculteurs de la Vienne, Grégory Vouhé est intervenu au sujet la politique de l’eau :

Rapport 14 sur la Décision Modificative n°1 :

En conclusion de séance, Ludovic Devergne a donné la position du groupe pour le vote de la DM1

Dans le contexte financier contraint du département, Ludovic Devergne a tenu à rappeler que lors des exercices budgétaires précédents, le groupe Vienne en Transition n’a jamais demandé de dépenser toutes les réserves mais seulement de faire un geste très mesuré en direction des services d’aides à domicile et des CCAS.

Il a rappelé le refus des Départements de France il y a une dizaine d’années que l’État reprenne en gestion directes les RSA. C’est sans doute une erreur historique d’avoir refusé car cela aurait permis de mieux maîtriser les dépenses.

Les élus Vienne en Transition se sont étonné.es que la droite Départementale se plaigne d’un soutien insuffisant de l’Etat, alors même que deux conseillers départementaux sont aussi sénateurs, et ont refusé de voter la taxe Zucman, qui aurait permis de récolter 20 milliards d’euros, dont une partie aurait pu être réaffecté aux collectivités territoriales.

Cette Décision Modificative ne contient quasiment rien ou presque. Pas de recettes nouvelles, et donc pas de projets nouveaux. Avec cette DM, le département semble à l’arrêt.

N’ayant pas voté le budget présenté en avril, les élu.es Vienne en Transition se sont abstenu.es sur cette Décision Modificative

Ludovic Devergne en séance

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